Au boulot !

[J'attends Caitlin, Caitlin à l'accueil !]

13 Juillet, fin de matinée.

Si Tom n'avait pas eu désespérément besoin d'argent, il n'aurait sans doute jamais mis les pieds au Sorcier Bossu. Cet infâme bâtisse, qui se donnait le nom de "pub", était en fait une antre pour nombre de petits trafiquants médiocres, de vieilles peaux avec juste assez de sous pour se payer une mauvaise Vodka-Absinthe, et d'autres individus plus ou moins... bon, disons le franchement : pas du tout fréquentables. Malheureusement, c'était aussi le seul établissement à avoir accepté d'engager Tom pour un salaire acceptable (et Riddle ne comptait pas là dedans les insinuations douteuses du patron sur un certain moyen de gagner des "pourboirs" plus conséquents). Un potionniste édenté lui avait bien proposé un poste, mais seulement pour le mois d'Août.

C'est ainsi que Tom s'était retrouvé à servir dans le tripot, malgré les murs gris sales, la fumée qui lui irritait la gorge et flottait au plafond comme autant de nuages nauséabonds, l'absence de carrelage, et surtout les clients. Le seul bon point était que les verres étaient propres.
Le mauvais était qu'à moins de se transformer en véritable thon, Tom était sûr d'attirer quelques regards vicieux. Deux fois ! Deux fois déjà qu'il était sûr et certain d'avoir vu des mains baladeuses ! Ses dents lui faisaient encore mal tant il avait dû les serrer pour ne pas balancer un Avada bien sentit. Gallions. Penser Gallions, trébuchants et sonnants...

Enfin, le Patron lui avait accordé une pause et Tom était sortit en vitesse pour prendre l'air. Pas que l'oxygen de l'Allée soit beaucoup plus propre que celle du pub, mais au moins le vampire qui squattait le bar arrêterait de le lorgner. Assis sur un banc de l'autre côté de la rue, le Serpentard dardait un oeil maussade sur le Sorcier Bossu, déprimé rien qu'à l'idée d'y retourner. Mais s'il avait sut qui allait croiser sa route en ce lieu rien moins que fréquentable, Tom ne se serait pas fait prier pour reprendre le travail un peu plus tôt...

[Présente! ]

Caitlin répugnait venir à Londres en ces temps de guerre. Certes, les lieux sorciers étaient sécurisés, et on ne risquait pas de se prendre une bombe sur la tête, mais ça ne l’empêchait pas de penser que le Londres moldu se faisait bombarder au moment même où elle faisait tranquillement ses emplettes sur le Chemin de Traverse. Et ça ne lui faisait pas non plus oublier que bon nombre de ses cousins et de ses oncles participaient à cette même guerre… Son père, lui, avait été blessé pendant la première guerre mondiale et n’avait donc pas été réquisitionné, pour le plus grand soulagement de la jeune femme…

Si elle n’avait pas eu à passer pour acheter de nouveaux ouvrages, elle serait restée chez elle, entourée par le calme et le silence de sa vallée au cœur des Highlands. Caitlin était arrivée le matin de bonne heure, elle avait prit la poudre de cheminette et avait atterri au Chaudron Baveur. Elle s’était directement rendue chez Fleury & Bott et avait rapidement trouvé les livres qui l’intéressaient – tous parlaient évidemment d’astronomie…
Néanmoins, vu qu’elle était à Londres, et qui plus est au Chemine de Traverse, elle ne pouvait décemment pas partir sans rendre visite à sa grand-tante Catrìona qui vivait non loin de là, qui plus est vu que sa mère l’avait avertit de son passage à Londres… L’écossaise referma donc sa cape noire qui l’enveloppait complètement et prit même soin de rabattre sa capuche sur sa tête avant de se diriger vers l’allée des embrumes. Quelle idée avait eu Catrìona de s’installer dans un coin pareil ! Certes, le loyer était peu cher mais tout de même…

C’est ainsi que pendant près de deux heures, Caitlin supporta l’aigreur et la mauvaise humeur de la vieille sorcière, puis n’en pouvant plus elle trouva une excuse pour s’éclipser…
Quand elle ressortit de l’immeuble de sa tante, à deux pas du Sorcier Bossu, elle se fit le plus discrète possible. Plus elle passerait inaperçue et moins elle aurait de chance de se faire aborder par quelqu’un. Elle reprit ainsi sa route vers le Chemin de Traverse, mais alors qu’elle allait passer devant le bar, elle aperçut un visage qui ne lui était pas inconnu. C’était l’un de ses élèves, Tom Riddle, Serpentard qui allait entrer en 5e année. Un jeune homme doué, peut-être même son meilleur élève. Mais qu’est-ce qu’un élève aussi brillant que Tom faisait dans un quartier tel que celui-ci ? Telle était la question que la professeur d’Astronomie se posait, et sa curiosité finit par prendre le dessus, elle s’approcha donc doucement de lui.

"Mais qui vois-je ? Ne serait-ce pas Mr Riddle ?"

D’un geste de la main, elle fit glisser sa capuche sur ses épaules, révélant son visage aux rayons du soleil, et aux yeux des passants.

"Bien le bonjour à vous ! Je n’aurais jamais cru croiser l’un de mes étudiants par ici… Que faites-vous donc par ici ? … Enfin, ça ne me regarde pas vraiment, excusez ma curiosité…"

Un sourire, mi-penaud mi-amusé vint jouer sur ses lèvres et elle se fustigea intérieurement. Il serait grand temps qu’elle apprenne à ne pas se mêler des affaires des autres !

Tom sursauta violemment, persudé pendant un instant qu'une vieille pervers du pub avait décidé de l'attaquer, là, en pleine rue, et peut être même de l'enlever pour en faire on ne sait quoi, le réduire en plein de petits morceaux ou PIRE ! lui faire avaler un filtre d'amour et que...

*Stop. Tu perds la tête, Tom !*

Bref. Le Serpentard avait eu le temps de glisser sa main droite vers sa poche gauche, dans laquelle sa baguette était rangée, lorsqu'il vit enfin que la charmante voix n'appartenait pas à un simili de femme ridé, frippé et puant l'urine de dragon jusqu'à Gringotts mais à... sa professeur d'Astronomie.
Par tous les mages, ça tombait toujours sur lui ! Il n'y avait jamais personne pour attraper la Salinger en flagrant délit de raccolage, ou même pour attraper les dangereux Lieutenants de Grindelwald (mais QUE faisait Dumbledore ? Une question fort intéressante à laquelle Tom avait la réponse : Rien. Ou si : il mangeait des bonbons pendant que St-Just faisait des grimaces dans son dos)... mais pour chopper l'innocent et si adorable Tom qui travaillait tout à fait sainement dans un établissement parfaitement fréquentable, tout Poudlard se bousculait ou peu s'en fallait ! La vie était injuste.

Mais Tom repris son souffle et son coeur, après avoir frôlé la crise cardiaque, revint à un rythme à peu près normal. "Il semblerait que ce soit moi, Professeur McDonald..." murmura humblement le garçon en ayant le bon sens d'avoir l'air gêné. L'Allée avait une telle réputation que même par curiosité, on n'allait pas la visiter. Et certainement pas quand on avait quinze ans et une réputation à tenir. "Bien le bonjour à vous aussi, Professeur. Je, hum... je cherchais une boutique, pour mon père. Une commande pour des épines de crapaud-diable. Il m'a dit que c'était ici mais il a dû se tromper. Vous ne sauriez pas où s'il y a un établissement portant le nom d'Echoppe du Potionniste dans le coin ?"

Bla bla bla. 3615 Mensonge En Direct, bonjour ! Heureusement que Dumbledore avait gardé pour lui l'inexistance de sa famille : les parents imaginaires faisaient toujours d'excellentes raisons. Parce qu'ils n'étaient jamais là pour vous contredire...

"Ah, vous n'êtes pas, professeur !" se défendit aussitôt Tom en levant les deux mains. Geste instinctif qui présentait les paumes, comme pour prouver sa bonne foi. Pas qu'il tienne à défendre un père qui n'existait pas de toute façon, mais théoriquement, c'était ce que devait faire un bon fils. "Il ne m'a pas dit d'aller dans l'Allée. Pas du tout !"

Bla bla bla, et le temps passait, avec ça. Sa pause ne durait que cinq minutes et, à tout les coups, le patron allait sortir en beuglant pour qu'il aille récurer une quelconque table. Impossible de retourner avec MacDonald sur le Chemin de Traverse, il ne gagnerait qu'à perdre son emploi... et rester ? Qu'elle soit le témoin de sa déchéance ? Lui, la si brillante tête de classe, adulée, admirée, rabaissée à servir illégalement des clients tout aussi illégaux ?

"Mais je ne trouvais pas la boutique sur le Chemin," continua Tom sans laisser transparaître son dilemme, affichant un air légèrement gêné et coupable. Celui qu'on s'attendrait à trouver chez n'importe quel bon garçon attrapé dans pareille situation. "Alors j'ai demandé à quelqu'un et on m'a dit qu'elle se trouvait ici," continua-t-il d'un ton contrit et déçu, avant d'ajouter un petit : "Mais on doit s'être moqué de moi, je crois. J'aurai bien dû me douter que mon père ne m'aurait pas envoyé ici."
Ah, le beau mensonge, inventé du début à la fin. Entre l'échoppe inexistante au non tout à fait cliché et le père imaginaire, Tom sortait la totale en la matière ! mais ne prenait même pas la peine d'être coupable de ce comportement ignomieux. Non, il affichait la plus parfaite "sincérité" en la matière, et rien, que ce soit dans son allure ou sur son visage, ne pouvait le trahir pour l'instant.

"Et vous, Professeur ? Je ne m'attendais pas à trouver une sorcière aussi respectable que vous dans ce quartier," dit-il avec une curiosité non feinte. Changer de sujet. Excellente idée. Et pour ne pas avoir l'air impoli, il ajouta, avec la précipitation qui convenait à un adolescent, "Si ce n'est pas indiscret, bien sûr. Et vous n'êtes pas du tout obligé de répondre, Professeur."
Ce qui ne l'empêcha pas de la sonder du regard. Après tout, une information importante allait peut être glisser, par inadvertance ou non, de la jolie bouche de la femme...

Caitlin l’observa défendre son père, un air totalement sincère sur son visage, aussi hocha-t-elle doucement la tête, des mèches de ses cheveux venant caresser ses joues.

"Si vous le dites, c’est que ce doit être vrai…"

Tout de même… Laisser un jeune de 15 ans se balader seul, que ce soit ici ou ailleurs, ce n’était pas très prudent par les temps qui couraient. Parce qu’il n’y avait pas seulement une guerre moldue, mais également une guerre sorcière dont personne n’était à l’abri…

"C’est fou ce que certaines personnes peuvent être irresponsables, pour faire des farces de ce genre…"

Elle haussa les épaules d’un air affligé. Que pouvait-on attendre des sorciers qui traînaient dans l’Allée des Embrumes à longueur de temps et qui prenait un malin plaisir à y entraîner les autres ?

La question de Tom la coupa dans ses pensées et la prit quelque peu au dépourvu. Une légère teinte rosée vint colorer ses joues et ses sourcils se haussèrent dans une expression de surprise. Elle aurait dû s’y attendre, c’était un juste renvoie de balle. Elle s’éclaircit la gorge – et les idées par la même occasion. Que pouvait-elle bien lui dire ? Elle ne pouvait pas juste partir comme ça l’air de rien… Une rumeur était si vite partie, et elle n’avait pas besoin que tout Poudlard croit dieu seul savait quoi sur son compte. La vérité était peut-être donc la meilleure explication à donner.

"Ce n’est pas indiscret, et même tout à fait logique comme question…" commença-t-elle doucement, son sourire se faisant hésitant. "J’étais passée acheter quelques ouvrages…"

Elle leva son bras gauche, le sortant de sous sa cape, révélant ainsi un sac remplit de livres.

"… Et j’en ai profité pour rendre visite à une parente qui habite par ici."

Elle désigna d’un geste évasif un immeuble non loin de là, avant de revenir à sa position initiale.

"Oui, c'est vrai," aquiesça vigoureusement Tom, heureux de voir son interlocutrice casser du sucre sur le dos des autres. Pendant ce temps là, au moins, elle ne partait pas dans des détails saugrenus de son mensonge. "C'est dommage que je ne me rappelle pas de la personne en question. C'est tellement mal fréquenté, cette rue !"

* Pfu ! Comme si j'en avais peur, oui ! N'importe quoi ! Je peux tous les griller sur place en un seul geste !*

"Et sûrement très dangereux ! Mon père aurait put déposer une plainte, vous croyez ?"

*Qu'il commence par arrêter de faire comme si je n'existais pas, et peut être qu'il pourrait, oui... *

Mauvaise humeur. C'était ce qui était en train de pointer dans le coeur de Tom : il détestait parler de son père, penser à son père, ou y accorder la moindre importance. Et de toute façon, il s'en fichait ! Exactement ! ça faisait quinze ans qu'il vivant sans lui et pouvait bien continuer ! De toute façon les parents ça servait à rien !
Même si mine de rien, la courbure légèrement déplaisante qu'avait pris sa lèvre inférieure parlait plus que ses tentatives de persuasion mentales. D'accord, des parents pouvaient être utiles, mais seulement pour vous acheter des livres !

"Des ouvrages, madames ?" répondit-il avec un intérêt poli, sans retenir un regard de biais vers les grimoires. L'Astronomie n'était pas le sujet de prédilection des boutiques de l'Allée, et Riddle était curieux de voir ce qu'elle avait bien put trouver...
Il rangea l'information suivante dans un coin de son cerveau. McDonald avait donc de la famille ici ? dans le coin le plus malfamé d'Angleterre ? Très intéressant...

"J'espère que votre visite était agréable, Professeur," murmura-t-il d'une voix plaisante et polie. Empathie, Tom, empathie ! Il s'en foutait bien de sa visite, mais le désintérêt n'avait jamais aidé personne à se trouver des relations.

"Une plainte ?" répéta-t-elle après lui. "Oui certainement, mais je doute qu’elle aurait aboutit à quelque chose…"

Elle haussa les épaules, un air affligé sur le visage. Par les temps qui couraient, le ministère avait trop à faire avec la guerre pour s’occuper des petits plaisantins qui traînaient dans l’Allée des Embrumes. Elle était heureuse de ne plus travailler là-bas, qui plus est au service de la coopération internationale… Être professeur à Poudlard était un poste beaucoup plus reposant.

La voix du jeune homme coupa une nouvelle fois ses pensées, et ses yeux se fixèrent à nouveau sur son visage.

"En effet, je savais que Fleury & Bott avait reçu un nouvel arrivage sur l’Astronomie, notamment du professeur Shootingstar*. C’était mon professeur à l’université, un homme brillant !"

Un sourire éclatant apparut sur son visage alors qu’elle songeait à son ancien professeur. Elle avait toujours adoré ses cours…

"Ma visite ? Oh, c’est une vieille tante aigrie qui passe son temps à raconter des sottises sur le dos des autres… Mais la visite ne s’est pas trop mal passée, même si je ne la qualifierai pas d’ « agréable »…"

Surtout vu ce que lui avait reproché Catrìona… ‘35 ans et toujours pas mariée ! A ton âge j’avais déjà quatre enfants et je m’apprêtais à être grand-mère ! Remue-toi ma fille ! Sinon tu finiras ta vie toute seule !’ Peuh…
Mais depuis quand racontait-elle sa vie à ses étudiants ? Allons Caitlin ! Reprend-toi !
La jeune femme resserra sa cape contre elle et jeta un coup d’œil alentours. Quelle heure était-il donc ?

"Bien, je vais peut-être vous laisser, votre père doit vous attendre…"

Et elle-même avait hâte de rentrer chez elle pour pouvoir commencer à feuiller les livres qu’elle venait de s’offrir.

[*Shooting star = étoile filante, pas très original je sais ^^]

Tom était presque déçu. Ainsi, McDonald avait acheté ses livres sur le Chemin de Traverse, et dans une boutique très correcte, qui plus est. Cela manquait de piquant : pendant un instant, il avait espéré quelques envolées de magie noire, ou de quelques antiques sciences perdues, difficiles et obscures... et de fait passionantes.
Et oui, la rançon du succès : quand il nous fallait à tout casser dix minutes pour réussir un sortilège avancé, il en fallait beaucoup pour vous sortir de l'ennui.

Mais ce n'était que de l'Astronomie, un sujet qui n'avait jamais passioné Tom. Trop académique, pas assez dangereux, il ne pouvait se risquer lui même dans ce genre de disciplines. A moins de se jeter de la haute tour, bien entendu, mais c'était hors de question.

"Vous avez été l'élève de Monsieur Shootingstar, Professeur ?" demanda néanmoins Riddle avec un intérêt feint. Toujours carresser le prof dans le sens du poil, c'était la règle. "Quelle chance ! Un homme de cette stature ! Tout le monde ne doit pas avoir de telles opportunités... j'ai entendu dire qu'il était à l'astronomie ce que Dumbledore était à la métamorphose."
Bla, bla. Peut être qu'il y allait un peu fort... et l'heure tournait douloureusement, si bien que le Serpentard jeta un regard en coin vers la porte du Sorcier Bossu. Quelques petites minutes, encore quelques petites minutes...

"Ah, la famille," soupira-t-il en haussa les épaules, de plus en plus nerveux. Vas-t-en ! pensait Tom, à moins qu'il ne pria pour qu'elle le fasse. Oust !

Heureusement, Caitlin pensait avoir les mêmes idées. Bon plan, bon plan, allez, au revoir ! Un autre bref regard vers le bar et... avait-il imaginé la silhouette du patron ? Non, c'était un client qui sortait.

"Vous avez raison, Professeur. Bonne fin de journée, et j'espère vous revoir à Poudlard ?"

Ce faisant, il espérait qu'elle ne tarderait plus : le bedonnant propriétaire des lieux risquait d'apparaître d'un instant à l'autre...

Tom affichait un grand sourire niais et admiratif. Mais pouvait-on avoir cet air sans avoir l'air idiot de toute façon ? Pour lui, la réponse était non : quand une personne vous impressionnait, c'était forcément que vous vous étiez planté quelque part, et donc que vous étiez un crétin fini. Point barre.

"Je pensais plutôt aux périodes hors-cours, Professeur. Il est difficile d'aborder des sujets un peu plus poussés pendant la classe," répondit humblement un Tom qui, pour être franc, n'avait jamais parié une noise sur cette matière. Sauf que Tom était trop orgueilleux pour avoir des mauvaises notes quelque part (c'était déjà humiliant de n'avoir eu qu'un EE en étude des créatures magiques, tout ça parce qu'un saleté de Croup l'avait mordu le jour de l'examen de fin d'année).

Et puis zut, même s'il séchait vraiment les cours, il n'y aurait rien d'intéressant à faire : Dumbledore ferait encore des pieds et des mains pour lui couper l'accès à la Réserve (et réussirait sans doute à l'en priver au moins un jour sur deux), le Quidditch serait toujours ennuyeusement populaire alors que Tom détestait cordialement tout ce qui ressemblait à un balais... et il se voyait mal dormir pendant les heures de cours juste pour aller coller au derrière de St-Just tous les soirs de la semaine.

Il salua néenmoins son professeur de la plus courtoise des manières, un sourire avenant aux lèvres et un remerciement dans la bouche. Modestie, Tom, modestie. Dire de but en blanc à un prof qui vous apprécie que sa matière ne vous intéresse pas n'est pas bon, pas bon du tout pour le commerce.

"Vous de même, professeur McDonald."

La femme disparut finalement au coin d'une rue et le Serpentard s'autorisa à respirer. Puis, avec un grand soupire résigné, il retourna dans le pub fumeux.